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Longtemps oublié au cœur des forêts, Leudelange est pourtant l’un des plus vieux villages du pays. Son nom, « Lëdeleng » – « Lët eleng » –, rappelle son isolement, même si son origine remonte sans doute aux Francs, au clan des Liutilon. Bien avant eux, les Romains avaient déjà tracé des chemins, laissé des pierres et même un oratoire, découvert sous l’église.

Après leur départ, une communauté locale indépendante s’installe. Le « Galgenbësch » rappelle encore l’époque où le village rendait justice lui-même. Les moines d’Echternach, puis de Prüm et Trèves, y possédaient terres et reliques ; plus tard, ce sont les seigneurs qui perçoivent la dîme et contrôlent la paroisse. Dès 786, une église existe à Leudelange, et une école s’y maintient même après la Révolution.

La vie y restait rude : routes impraticables, terres rares, forêts à défricher. En temps de guerre, bétail et maisons étaient confisqués ou incendiés. En 1808, le village ne comptait que 282 habitants, dernier du classement national ! Mais grâce à ses forêts et à sa volonté, Leudelange gagne son indépendance en 1856. Peu à peu, écoles, église, routes et associations font naître un vrai tissu communal.

L’arrivée du chemin de fer ouvre le village sur le pays, offrant des emplois en plus de l’agriculture. Épargné par les destructions des guerres mondiales mais durement touché par les enrôlements forcés, Leudelange poursuit son développement. L’autoroute, SIDOR et enfin les zones d’activités font entrer le village dans la modernité.

Aujourd’hui, Leudelange a troqué son isolement contre une réputation bien établie : un lieu où l’histoire millénaire dialogue avec un dynamisme économique reconnu.